J’ai lu en travers le pavé sur SearchEngineLand, qui ressort un gros marronnier sur le sujet du taux de rebond (on pourrait aussi parler du CTR) comme effet potentiellement positif pour le positionnement.
Comme c’est un sujet dont je ne me lasse pas, ainsi je profite de la mise en avant par SEL pour en rajouter une nouvelle dose.
PogoSticking & PersonRank
Je pense que ça commence à rentrer dans les têtes, depuis le temps qu’on martèle l’info, mais je préfère rappeler qu’il est important de différencier le taux de rebond dans votre outil d’analyse de statistiques des visites (Google Analytics pour n’en citer qu’un) avec le taux de rebond à l’intérieur des résultats de recherche Google.
Le second cas est facilement exploitable par un moteur. Imaginez que les algorithmes de classement décident de positionner une page Web dans le Top 3 sur une requête populaire et que les internautes ne valident pas ce choix.
Le terme inventé pour définir ce phénomène s’intitule PogoSticking.
L’internaute clique sur un résultat de recherche et fait marche arrière moins de 10 secondes plus tard, pour choisir une autre URL.
Pourquoi 10 secondes ? Ben j’aime bien les chiffres ronds et c’est une donnée, qui tourne depuis longtemps au sein de la communauté.
Faudrait tester comme dirait l’autre.
Ou alors, on fait un peu travailler sa logique et ça coule de sens.
Pendant que ces salauds de référenceurs étaient en train de transformer le joli concept scientifique du PageRank en véritable GangBang commerciale, le moteur s’appliquait à perfectionner son interprétation du signal humain comme vote de confiance.
Est-ce que Google interprète les actions de l’internaute pour évaluer la pertinence d’une page Web ?
Et c’est là où j’aimerai appuyer sur un point qui me semble évident.
S’il s’agit d’interpréter tout ce que peut faire un utilisateur d’Internet pour valider le choix d’une page Web, alors désolé de dire que le taux de rebond n’est vraiment qu’un point de détail.
C’est clair que ce paramètre doit être traité selon des verticaux bien définis car on n’interagit pas de la même manière sur un blog, un forum, un site marchand ou une encyclopédie.
Mais il y a des tonnes d’actions vachement plus sexy à analyser. Surtout que Google possède des outils parfaits pour ce genre d’exploration. À mes débuts, cela commençait avec la Google Toolbar et le fameux cookie à ID unique, expirant dans plusieurs dizaines d’années.
C’est à cette époque que j’ai pensé au terme PersonRank, pour représenter ce votre de popularité ou plutôt vote de confiance émit par un utilisateur humain.
À ne pas confondre avec le très chahuté Author Rank !
Aujourd’hui, la liste est très longue des espions à la solde de Google, donc je vais seulement citer le plus fabuleux d’entre eux ; je veux parler bien sûr du navigateur Chrome.
Je laisse à chacun de juger jusqu’où peut aller la récupération de data par l’entreprise de Mountain View (lire par exemple le démenti sur la mise en écoute).
Soyons toujours prêt à laisser le bénéfice du doute à Google, mais ça commence à faire beaucoup depuis pas mal de temps.
N’oublions jamais que Google est un glouton, voulant ingurgiter l’information de la planète entière.
Il existe encore des défis, notamment sur le plan éthique. Je pense aussi au Dark Social, qui représente la vaste majorité du partage. On se passe plus d’infos et plus spécifiquement d’URLs par le biais de vecteurs échappant totalement à un moteur de recherche. En tout cas, un moteur qui voudrait respecter la vie privée, blabla.
Les personnes en charge des choses du numérique dans les hautes instances étatiques montent doucement en compétence. Faut pas les bousculer, hein ! Quoi que ça commence à grogner de plus en plus souvent un peu partout dans le monde.
Peut-être qu’un jour, Google sera décapité par la justice, mais en attendant il faut bien qu’on continue de bosser.
Du coup, explorez du côté Persona Linking. C’est relativement simple à comprendre.
Par contre, la mise en œuvre demande un peu de doigté. C’est rare de croiser des personas bien entretenus.
Vous pouvez tester de trafiquer le signal en automatisant un max ou vous décarcasser à l’engendrer naturellement en mode Schizo SEO à rentrer dans la peau de vos personnages et vous palucher leur empreinte numérique.
De mon côté, j’ai opté pour un mix des deux stratégies.
Je ne crois pas que ce signal dépose prochainement la puissance du lien. Que ça soit un pur backlink ou du lien interne, type cocon sémantique, il n’y a rien de plus puissant qu’un bon lien. Lien + Title et t’as toujours et encore résumé le haut du podium SEO ! Seulement, il faut moins bourriner qu’avant, donc on introduit une plus grosse dose de diluant. Ou alors, comme le prêcheur sermonne toujours : fais du bon contenu, blabla.
Pourquoi moi ?
Ce que j’appelle le PersonRank fait partie de l’écosystème gravitant autour du site Web.
Peut-être que ce n’est pas le facteur, qui bombardera votre URL dans le Top 3 sur votre mot clef le plus concurrentiel.
Par contre, cela peut être le signal décisif pour rester à cette position.
L’absence de ce signal peut aussi être la raison pour laquelle votre site ne décolle pas. Ou alors, vous avez tenté le coup, mais le résultat artisanal est médiocre (on peut faire de l’industriel un cran au dessus). Ou alors, le moteur est passé totalement à côté. Vous avez réussi à construire des personas influents, mais l’empreinte n’est pas assez visible pour le moteur.
Toujours dans l’idée de répondre à l’éternelle question « Pourquoi moi ? ». De quel droit vais-je piquer la place d’une URL déjà positionnée dans le Top 3 depuis bien longtemps ? Qu’est ce qui fait que je mérite d’être mieux que les autres ?
C’est évident que la validation par l’humain est de la partie. L’armée de Quality Raters n’est pas suffisante, sachant que son objectif principal est d’évaluer les résultats de recherche sur un plan global. Google a des petites mains pour tout faire, mais ça reste des micro-tâches. Je n’ai plus les chiffres en tête, mais la progression du volume d’entités nommées est impressionnant.
Derrière, il reste la difficulté du déploiement à l’échelle industrielle d’un moteur de recherche tel que Google. À mon avis, le vieux bouzin des années 90 ne pourra jamais rejoindre le niveau stratosphérique des projets Google X ou Google Y (les labos top secret, joujous de Page et Brin).
La formulation exacte du périmètre d’influence est encore floue, mais tous les indicateurs pointent vers la prise en compte de la frénésie qui règne autour de votre site Web.
Toute cette agitation, résultat de votre état d’hyper communicant, est clairement très bénéfique.
Ne revenons pas sur les facilités d’antan. Aujourd’hui, si vous voulez faire du SEO bio, il faut monter en gamme. Pensez prisme entier de visibilité au lieu de la finalité du positionnement dans le top 3 sur des mots clés.
Tout démarre et tout se termine sur des mots clés, mais la route s’est élargie et allongée.