J’ai pris goût à la vidéo, en tant que vecteur de communication, pendant mon dernier long séjour à New York en 2007.
C’est là que j’ai noté le potentiel.
On disposait désormais des plates-formes pour héberger facilement les vidéos et surtout proposer gratuitement son contenu à une grosse audience potentielle.
Maintenant, il faut mettre le plus possible toutes les chances de son côté. Voici mes conseils pour démarrer.
Filmez !
On me demande souvent des conseils pour faire de la vidéo, donc j’ai décidé de compiler mes principaux conseils que je vous livre en vrac.
Je ne vais pas m’étendre sur les conseils techniques, mais voici ce que je recommande. Ces choix sont basés sur de nombreuses comparaisons et de tests.
La légende dit qu’on peut maintenant faire des vidéos avec n’importe quel smartphone.
C’est peut-être vrai pour filmer, quoique c’est compliqué si on ne dispose pas de beaucoup d’espace de stockage, mais il faut absolument une prise son impeccable. Dans ce cadre, le smartphone se révèle bientôt insuffisant. Le micro et la webcam d’un MacBook sont Ok. Attention tout de même au bruit de clavier et de ventilateurs. Au cas où, le ventilateur est facile à effacer (sous Final Cut, c’est menu audio/Améliorations/Analyse/Bourdonnement/50 ou 60Hz).
J’admire ceux qui font tout avec leur iPhone, montage inclus. Sauf que cela relève de l’exploit, pour moi en tout cas. Avec le bon équipement, on a tout de suite un meilleur rendu et cela augmente drastiquement les chances de succès.
Pourtant, ce n’est pas la peine d’avoir une production, digne d’une émission de télé par Endemol, pour pondre du contenu intéressant en vidéo.
Il est très loin le temps où il fallait minimum 10 000€ pour avoir une vidéo décente (ça ne me rajeunit pas d’avoir connu cette époque).
Pour toujours avoir une bonne prise son avec un smartphone, j’ai opté pour le micro Rode SmarLav, qui coûte une cinquantaine d’euros.
Vous pouvez juger qu’il donne un excellent résultat, même dans des situations compliquées.
Dans la vidéo suivante, j’ai branché le micro à une GoPro pour commenter en live une descente en VTT derrière chez moi.
Maintenant, la règle, et pas seulement quand on est loin du sujet, consiste à enregistrer une prise son séparée.
Pour ce faire, je conseille les produits Zoom. En fonction du budget et du besoin, vous avez un très bon rapport qualité/prix. Le H2n est moche, mais super efficace et très abordable.
Mon micro à brancher sur l’ordinateur en USB est un Samson C03U. Il est disponible aux alentours de 70€.
Si vous devez investir, c’est vers un micro en priorité.
Ma webcam est une Logitech C920, qui coûte aussi environ 70€. J’aime prendre un peu de recul avec la vue webcam car je trouve que le rendu est moyen quand on est collé à l’écran.
Filmer avec un smartphone ou un Reflex montre vite des limites : l’espace de stockage pour le smartphone et la durée maximum pour le Reflex (l’APN chauffe beaucoup en mode vidéo, donc c’est limité – souvent à 20 minutes maximum par vidéo). La qualité de l’image est largement suffisante pour un partage Web. Même si la lumière n’est pas géniale, vous pouvez corriger tout ça en post-production.
Du coup, il faut penser au caméscope.
Le choix est immense, donc je partage uniquement l’option que j’ai choisi. J’ai pris un Sony HDR-PJ780VE, qui est absolument phénoménal (Les Numériques a bien aimé aussi). Le stabilisateur optique est bluffant.
Les nouveauté pleuvent et les prix baissent dans le secteur, mais il faut aller taper rapidement au-delà de 2 000€ pour trouver le top. On trouve facilement de bonnes occasions car la dépréciation est rapide et notre besoin est parfaitement rempli par le haut de gamme de l’année précédente. Dans ces conditions, avec un budget de 700€, vous commencez à être pas mal.
Niveau logiciel, je vais faire pareil que pour le matos, en recommandant uniquement ce que j’utilise pour éditer l’audio et la vidéo.
Pour le montage, Final Cut Pro X est devenu très facile d’utilisation. C’est un peu comme un iMovie sous stéroïdes. J’ai vraiment apprécié le montage MultiCam que vous pouvez voir à l’oeuvre dans la vidéo précédente. Faites un clap pour caler le son et l’image au début de la vidéo et ensuite il suffit de cliquer pour changer de vue pendant que la vidéo se déroule.
ScreenFlow est un excellent logiciel pour monter facilement tutos et podcasts. Il est nickel pour filmer son écran plus la webcam et surtout pour éditer le résultat. Cela donne une vidéo très pro avec la plus grande facilité.
On peut aussi détourner son usage originel, pour éditer des vidéos qui ne sont pas enregistrées via le logiciel.
Je ne connais pas l’équivalent de ScreenFlow pour Windows, mais si vous disposez d’OS X, n’hésitez pas à tester ScreenFlow.
Il y aurait mille et une astuces à rajouter pour vous aider à utiliser ces éléments, mais vous apprendrez de vos erreurs et Internet regorge de ressources pour apprendre à filmer et faire du montage vidéo.
Avec moins de 1 000€ d’équipement, vous avez tout ce qu’il faut pour démarrer. Pour tester, le matos à la location est une très bonne option.
Le contenu vidéo qui claque
Le premier conseil est peut-être le plus important. Il s’agit de commencer à faire des vidéos coûte que coûte.
Ne laissez pas les objections prendre le dessus ; vous êtes conscient du potentiel, alors foncez !
Pour entrer directement dans le dur, prenons l’exemple d’un business chiant du point de vue communication. Disons qu’il s’agit d’un site e-commerce et qu’il n’y a rien qui ressort au niveau de la marque et le catalogue n’est pas plus impressionnant qu’ailleurs.
Comme un magicien, il faudra détourner l’attention. Pour ce faire, montez de hiérarchie sur le plan thématique et/ou intégrez la conversation événementielle.
Je m’explique…
Votre secteur d’activité appartient toujours à des thématiques supérieures où la conversation est plus facile à engager que dans votre niche.
Si vous piochez vraiment à remonter le fil hiérarchique thématique, calez vous sur la structure DMOZ et remontez le fil des catégories au-dessus de celle où vous auriez inscrit votre site.
Il est certain que vous allez rencontrer des thématiques connexes beaucoup plus sexy à aborder que la vôtre. Encore mieux si vous trouvez l’angle pour introduire directement votre sous-thématique à l’intérieur du contenu. C’est majoritairement le cas, donc il faut simplement admettre que la conversation ne sera pas uniquement recentrée vers son nombril, mais aura comme objectif de répondre à la demande, de plaire aux internautes.
De temps en temps, vous pourrez parler de vous et de votre business, mais la majorité du contenu sera sur une thématique connexe, plus alléchante pour l’internaute.
L’exemple le plus flagrant est Youtube. Les vidéos d’entreprise que je vois sont toujours l’inverse de ce qu’il faut faire pour drainer du trafic Youtube. Si je veux avoir du trafic depuis la plate-forme, alors il faut que je fasse des vidéos formatées pour le public gravitant sur la plate-forme d’hébergement vidéo par Google.
Sans faire l’étalage des caractéristiques d’une vidéo qui fait le buzz, il existe des règles de base évidentes à suivre (cela fera l’objet d’un sujet sur un autre billet).
Ou alors je m’en fous du trafic Youtube et du coup je conseille plutôt une autre plate-forme d’hébergement. Personnellement, je suis ravi de Vimeo en mode payant rien que pour les possibilités de customisation du player. La formule Vimeo Plus est largement suffisante.
Si vous avez décidé de tout défoncer sur Youtube, il faudra commencer par se débarrasser des vidéos Related. Quand vous utilisez l’embed, ajoutez dans le code ?rel =0 à l’URL de la vidéo.
Taggez vos vidéos avec un mot clé unique, augmentant les chances qu’elles soient choisies par le site pour remplir les suggestions.
Après, le secret est un peu pareil qu’ailleurs. Il faut bien remplir la checklist Youtube avec de bons titres, description, etc. Le St Graal consiste à monter dans les Top Grossing. C’est pour cela qu’il faut se donner un maximum de vues au lancement. Dès la publication, envoyez la purée dans tous les sens. Partage social, mailing, Dark Social, guest blogging, etc. Tout est bon pour envoyer un max de trafic dans un minimum de temps. Plus le temps avance et plus le signal trafic voit son impact déprécié.
Concernant l’achat de vues et de commentaires, j’ai testé avec plus ou moins de succès. Au bout du compte, cela revenait toujours à un avertissement puis bannissement.
Bien sûr, je ressors la règle N°1 du marketing : construis ton audience d’abord. La propagation est beaucoup plus facile, si vous avez déjà une audience attentive.
Sinon, il faut de la patience et cravacher.
En parallèle du choix de thématique supérieure, vous pouvez dévier la conversation vers l’événementiel. Cela peut être aussi banal que les nombreuses fêtes commerciales (fête des mères, Noël, etc.) que des événements plus rares (compétition sportive, anniversaire, etc.).
Communiquez sur l’événement en spinnant le concept autour de votre thématique. Vous cherchez à obtenir une réaction, donc il faut informer, faire pleurer, faire rire, offusquer, … Pas de réaction est le pire résultat possible. Même si la réaction est négative, on peut en tirer des bénéfices.
Pour inspiration, Google est votre ami avec une requête du genre [marketing ideas + sujet (en Anglais)]. Il y aura certainement des idées à piquer en mode vidéo.
Le recyclage d’idées pondues outre-manche et outre-atlantique est une stratégie fiable. Il faut s’approprier le concept et l’adapter à son marché, mais cela met en route la créativité.
Bien entendu, je recommande l’utilisation des outils de veille sur une liste de mots clés (Alerti, Mention, …) et les outils de recherche de mots clés.
Buzzsumo est payant, mais très pratique pour trouver les sujets du moment et identifier les influenceurs.
Tout est bon pour brainstormer. Sachez que je recommande à mes clients de faire au moins une opération par semaine et on dépasse 10 opérations à la suite pour certains événements.
Il faut aller vite car la production prend du temps, donc le brainstorming doit être efficace.
Avec l’habitude, on peut spinner le même concept à travers différents événements et recycler le contenu sous plusieurs formes.
N’oubliez pas d’être en symbiose avec ceux qui font les opérations commerciales autour des mêmes événements. Notre objectif court terme n’est pas un ROI visible en CA, mais ça sera tout bonus si on chahute positivement les ventes.
Par exemple, un concept unique peut être décliné pour la fête des grands-mères, des mères, des grands-pères et des pères. C’est même plutôt sympa de travailler sur des séries, permettant de monter en puissance en affinant le concept et entrer en symbiose commerciale.
Il faut rester humble car on n’a jamais la science infuse et les erreurs sont nombreuses. Par contre, on apprend très vite. Dès le 2ème essai, sur le même concept, vous allez concrètement progresser.
Facile aussi de recycler le même contenu. La même histoire peut se décliner en mode texte, Stop Motion et image. J’ai mis Stop Motion pour la version vidéo car c’est plus facile qu’une « vraie vidéo », mais n’hésitez pas si vous pouvez produire une version plus élaborée.
Pour trouver des prestataires en Stop Motion, je conseille une recherche UpWork (ex Odesk) ou assimilé. Si vraiment vous n’avez pas d’argent, on peut trouver du Stop Motion pour 5$, mais bon…
Ma méthode consiste à lancer le plus possible de vidéos. Je ne sais pas laquelle fonctionnera, mais j’applique une règle simple et éprouvée en business. Sur 10 vidéos, j’en ai 5 qui font un bide, 4 vont s’épargner le ridicule et 1 fera le job.
Même dans le cadre de mes podcasts, dont le plus mauvais fera 600 et le meilleur 6000, je retrouve cette règle immuable.
Observez que j’ai aussi testé plein de trucs en dehors de mon fil rouge conducteur « zone de confort » où je papote sur Skype avec un autre professionnel du Web. Mon objectif est de faire découvrir des personnalités du métier encore méconnues et qui méritent d’être mises en avant. Je l’ai fait pour tester et l’audience a aimé.
Comme d’habitude, c’est toujours la même histoire et 4 années de podcasting vidéo m’ont confirmé que les vidéos les plus vues tournent autour du clash ou du sujet chaud de l’actu (respectivement Amacker et Qwant pour ma part).
Si vous voyez venir un Meme Internet, du genre Harlem Shake, n’attendez pas 3 plombes avant de faire votre version. Ces plans là deviennent vite moisis.
Comme évoqué précédemment, les séries fonctionnent bien.
Pour optimiser les chances d’être au coeur d’Internet, regardez du côté des vidéos sur Reddit. Tout ce qui buzz passe au départ par la case Reddit.
Encore une fois, tout cela se propage plus facilement quand on dispose d’une audience, mais ce n’est pas le sujet.
Respecter les fondamentaux ne veut pas dire qu’on doit rester dans les clous.
Par exemple, l’idée du podcast live non disponible en replay a fait recette. Pratiquement 1000 vues pour un Hangout dans la niche du SEO francophone est un score hallucinant; jamais je n’aurais espéré un tel engouement. Pendant le live, je commentais sur l’audience présente en direct et c’était déjà énorme (300 vues en simultané).
Le double de ce qu’on peut attendre d’un événement vidéo en live sur notre thématique.
Il faudra aussi que je comprenne le différentiel entre le nombre de chargement et le nombre de vues. Pour mon podcast, ça sera un visiteur sur huit qui ouvre la page et ne lance pas la vidéo? Cela me semble un peu bizarre, mais les usages d’Internet m’étonneront toujours.
L’argument de la consultation des commentaires n’est pas valable car j’ai toujours le même ratio depuis que j’ai fermé les commentaires (ça m’a tout autant paru bizarre).
Bref, tout ça pour dire que je conseille de focaliser sur le nombre. Pour un budget identique, je préfère lancer 10 ou 100 vidéos, plutôt que plancher sur la vidéo de l’année.
Pour revenir au défi de bâtir une stratégie vidéo pour un business chiant, cela consiste à transformer un site égocentrique en hypercommunicant.
Aujourd’hui, le site ne publie pas de contenu et ne fais jamais de liens vers les autres (par contre il veut en recevoir un max), Twitter et Facebook ressemblent à un flux RSS des nouveautés et promotions, c’est tout juste si on affiche le numéro de téléphone car parler avec le client est chiant et coûte de l’argent.
Demain, il faudra parler surtout des autres, publier du contenu centré sur la demande au lieu de l’offre, engager la conversation, se remettre en question, etc.
Ouin ça fait mal tout ça !
Pourtant c’est possible et qu’est ce que ça fonctionne bien.
Insistez !
Dans tous les cas, c’était déjà urgent avant, mais 2015 ne peut pas se faire sans profiter du potentiel de la vidéo.
C’est bénéfique à tous niveaux. Pour tisser ce fameux lien émotionnel avec votre visiteur, je ne connais pas de meilleur vecteur.
Pour le profit SEO, pensez bien à relayer l’information via une page sur votre site où vous expliquez simplement l’opération. Ensuite, vous pourrez lier cette page partout où vous distribuez cette vidéo. L’histoire de l’opération peut même faire l’objet de plusieurs articles. Les échecs sont aussi très bons à relayer.
Si votre stratégie vidéo ne fonctionne pas c’est qu’il y a quelque chose de travers. Le potentiel est réel, donc c’est forcément de votre côté qu’il faut effectuer quelques réglages.
Comme toujours, la règle numéro 1 du SEO est « c’est le plus acharné qui gagne ».
Insistez car je garantis que le retour des succès efface largement la vaste majorité d’échecs.